Triangle de Karpman : comprendre les rôles inconscients qui nuisent aux relations professionnelles
Mis au point par Stephen Karpman en 1968, le triangle dramatique identifie trois rôles principaux qui s’activent dans les conflits interpersonnels :
- La victime : se sent impuissante, subit les situations, culpabilise les autres mais n’agit pas.
- Le sauveur : veut aider sans qu’on lui demande, infantilise les autres, se valorise à travers eux.
- Le persécuteur : critique, contrôle, impose ses idées, souvent sans empathie.
Ces rôles tournent et se mélangent. Une victime peut devenir persécuteur, un sauveur finir victime. Ce jeu psychologique circulaire empêche toute communication saine et renforce les dépendances affectives.
Exemple typique dans une équipe :
- Paul critique sans cesse les erreurs (persécuteur),
- Léa tente de calmer les choses (sauveur),
- Marc baisse les bras, s’excuse tout le temps (victime).
Résultat : un climat tendu, une équipe démotivée, et des tensions qui s’ancrent dans le quotidien.
Dans les structures managériales classiques, ce triangle s’insinue dans les relations entre collègues, managers, clients. Il ralentit la dynamique collective, empêche les décisions rapides et crée un climat de méfiance généralisée. Plus ces rôles sont ignorés, plus ils gagnent en intensité.
Pourquoi reste-t-on prisonnier du triangle de Karpman au travail ?
Ce triangle est profondément enraciné dans nos réflexes relationnels. Appris très tôt, il devient un cadre de fonctionnement inconscient. Il donne l’illusion d’un lien, mais alimente des comportements passifs-agressifs et une dépendance émotionnelle permanente.
Chaque rôle devient un refuge :
- La victime cherche à éviter les responsabilités.
- Le sauveur comble son besoin d’exister à travers les autres.
- Le persécuteur évite d’exposer ses propres blessures.
Dans le monde professionnel, ces mécanismes sont d’autant plus forts que les jeux de pouvoir, les objectifs de performance et le manque d’espace émotionnel favorisent l’automatisme plutôt que la conscience.
Ignorer ces rôles, c’est laisser place à la confusion : on suradapte, on fuit les décisions, on accumule la frustration.
Sortir du triangle de Karpman : construire des relations professionnelles saines
La première étape pour sortir du triangle de Karpman au travail, c’est de reconnaître le rôle qu’on adopte inconsciemment dans certaines situations. Il ne s’agit pas de se juger, mais d’observer avec lucidité ses comportements.
Méthode pour identifier et transformer ces rôles :
- Identifier le rôle que vous endossez le plus souvent : victime, sauveur ou persécuteur ?
- Observer les situations déclencheuses : réunions tendues, mails urgents, relations avec l’autorité…
- Adopter des réponses alternatives :
- L’assertivité pour poser ses besoins sans écraser l’autre
- La présence empathique pour accompagner sans infantiliser
- La responsabilisation pour cesser de fuir ou de blâmer
Il est aussi utile de travailler sur ses émotions bloquées, car elles sont souvent le point d’entrée du triangle dramatique. Par exemple, un dirigeant qui n’exprime pas sa colère pourra la retourner en contrôle excessif (persécuteur), tandis qu’un collaborateur qui a peur de décevoir adoptera une posture passive (victime).
Les bénéfices d’un triangle relationnel transformé : vers un leadership conscient
Quand le triangle s’invite dans les relations entre associés
Dans les accompagnements que nous menons chez Deep Impakt, le triangle de Karpman se rejoue souvent entre associés ou membres de direction. Un dirigeant peut endosser le rôle du sauveur, absorbant les tensions internes, tandis qu’un autre s’installe dans la posture du persécuteur au nom de l’efficacité. Résultat : blocages, conflits larvés et perte de clarté stratégique.
Nommer ces rôles en séance permet de sortir de l’implicite, de redistribuer les responsabilités et de restaurer un dialogue plus sain. Le triangle devient un levier de conscientisation, utile notamment dans les périodes de transition ou de croissance.
Quand les tensions managériales réveillent les anciens schémas
En période d’expansion, de nouveaux enjeux bousculent l’équilibre interne. Le triangle dramatique se manifeste souvent dans les équipes de managers : un cadre veut trop bien faire (sauveur), un dirigeant perd patience (persécuteur), un collaborateur se fige dans la plainte (victime).
Ces dynamiques ne sont pas des fautes, mais des signaux. Le coaching permet ici de rétablir un cadre de responsabilité partagé, d’aider chacun à reprendre sa place et de favoriser une communication plus directe, plus adulte.
Ce que ça change dans le quotidien d’une équipe
- Des interactions claires et sans sous-entendus
- Un cadre basé sur la communication non violente et la responsabilisation
- Un management qui favorise l’autonomie émotionnelle
Les relations de travail gagnent en fluidité, les décisions sont plus rapides, les tensions baissent, et la qualité de vie au travail s’améliore. On sort du triangle pour construire des équilibres relationnels durables.
Un collectif libéré de ces jeux retrouve de l’énergie, du sens, et de la coopération véritable. Le triangle n’est plus un piège, mais un révélateur.
Quand les jeux de rôle désorganisent la gouvernance stratégique
Le triangle de Karpman apparaît aussi dans les cercles décisionnaires. Entre associés, les rôles s’inversent subtilement : le sauveur devient contrôlant, le persécuteur se cache derrière une posture d’exigence, la victime se tait mais nourrit les tensions. Ces dynamiques ralentissent les prises de décision et entament la confiance.
Quand le dirigeant perd son pouvoir d’arbitrage
Un dirigeant en apparence fort peut se retrouver piégé dans une posture d’impuissance. Plutôt que de trancher un conflit, il absorbe les tensions. Résultat : il s’épuise, perd en clarté et finit par laisser les déséquilibres s’installer durablement.
Sortir du triangle pour piloter avec justesse
Le coaching permet de nommer les rôles, d’en assumer la responsabilité et de reconstruire une gouvernance relationnelle saine. C’est une étape structurante, surtout en phase de croissance ou de transformation stratégique.
- Des interactions clarifiées, sans interférences émotionnelles
- Un cadre relationnel plus juste et responsabilisant
- Un climat de confiance où chacun retrouve sa place
Ces ajustements libèrent de l’espace pour des décisions plus rapides, un collectif plus soudé et une performance durable. Le triangle cesse d’être un piège et devient un levier de transformation. Une fois compris et intégré, il permet d’aborder les relations professionnelles avec plus de recul, de lucidité et de solidité.
Comment agir concrètement : mise en place et accompagnement
Vous pouvez entamer ce travail seul, par l’observation de vos propres schémas. Mais pour aller plus loin, un accompagnement externe vous aide à :
- Identifier les rôles en situation réelle
- Créer un cadre d’équipe basé sur la confiance et la clarté relationnelle
- Développer une posture de leadership conscient, libre des automatismes du passé
Ce processus demande du temps, mais il produit des effets mesurables : meilleure ambiance, décisions plus sereines, stabilité émotionnelle renforcée.
Pour aller plus loin : se libérer du triangle de Karpman au travail
Vous souhaitez sortir durablement des schémas de manipulation au travail ? Retrouver des relations fluides, saines et efficaces dans votre entreprise ?
Chez Deep Impakt, on vous aide à mettre en lumière ces mécanismes invisibles pour en faire des leviers d’action. Notre accompagnement s’adapte à votre rythme et à vos enjeux, avec un cadre clair, exigeant et profondément humain.